Le projet d’un « Dry January » français ne devrait pas voir le jour en 2020
Ces derniers jours, une opération a fait l’objet de vives discussions : le plan « Janvier sans alcool ». Inspirée du « Dry January » anglais, cette campagne devait durer un mois, en janvier 2020 donc et avait été lancée par l’agence sanitaire Santé publique France (qui est placée sous la tutelle du ministre de la Santé). Or, si les associations et les addictologues s’en réjouissaient, aucune annonce officielle n’avait été faite par le gouvernement. Du côté des professionnels du vin, cette initiative n’était pas du tout une bonne nouvelle car ils font déjà face à d’autres événements inquiétants pour eux. Mais pour l’instant, il semblerait que le gouvernement ne soit pas favorable à ce « mois sans alcool ». Ainsi, lors d’un déplacement en
Champagne mi-novembre, le président de la République, Emmanuel Macron a indiqué aux représentants de la filière viticole « qu’il n’y aura pas de Janvier Sec ».
Une campagne source d’inquiétudes pour les acteurs de la filière viticole
En Angleterre, le « Dry January » a été mis en place en 2013 par l’association Alcohol Change. Son objectif est simple : cesser – ou au moins réduire – sa consommation d’alcool durant tout le mois de janvier. Et au fil des ans, cette opération a gagné en popularité. L’agence Santé publique France souhaitait donc s’en inspirer et un projet était en préparation. Normalement, il aurait dû être dévoilé avant la fin de l’année. Seulement, pour les acteurs de la filière du vin, cette campagne suscitait des inquiétudes qui venaient s’ajouter à celles causées par le Brexit et la hausse des droits de douane des Etats-Unis sur les vins français. Ils ont donc fait part de leurs craintes au gouvernement et notamment, au président de la République lorsqu’il était en Champagne. Et ils ont, a priori, été entendus puisque ce « Janvier Sec » ne devrait pas avoir lieu en 2020.
Les raisons de l’annulation de cette opération, qui ne décourage pas les associations
L’abandon de cette campagne n’est pas passé inaperçu. Des associations de lutte contre l’alcoolisme et des addictologues ont accusé le ministère de la Santé d’avoir renoncé à ce projet à cause de la pression du lobby du vin et des viticulteurs. Des accusations ayant obligé Agnès Buzyn à réagir. Jeudi 21 novembre 2019, elle a donc indiqué au micro de Franceinfo que ce « Mois sans alcool » n’avait « pas été validé par le ministère de la Santé ». Elle a également précisé que « nous avons un comité interministériel dédié à la prévention en santé en février et c’est à ce moment-là que les programmes de prévention sont validés par le gouvernement ». Des propos qui confirment bien l’abandon de cette opération ? En attendant, l’organisation d’un « Janvier Sec » 2020 soutenu par le gouvernement étant peu probable, les associations espèrent mobiliser la société civile pour inciter les consommateurs à participer tout de même à ce « Dry January » en version française.